mercredi 27 février 2008

Elmalouma la princesse de la musique maure





grandit nourrie par les chansons de son père, Moktar Ould Meïddah. A l'adolescence, elle compose ses propres chansons dont les thèmes - inégalités, mariages forcés - déplaisent aux autorités de son pays. Pendant dix ans, il lui sera interdit de chanter librement. Rebelle et engagée, Malouma n'abandonnera jamais. Aujourd'hui, elle est toujours là avec la même conviction. «Nour», son nouvel album, propose la plus belle des facettes de la blueswoman, soit un chant lancinant et dépouillé cohabitant avec des instruments traditionnels, guitares électriques et beats dansants. Considérée comme une des plus grandes musiciennes et chanteuses de son pays, Malouma ne fait que commencer sa conquête des autres contrées. Celle qui s'est toujours souciée des autres a été nommée sénateur au sein du gouvernement mauritanien tout récemment. Un poste pour faire changer concrètement les choses.
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En Mauritanie, on la regarde avec méfiance. Femme mais star, sénatrice mais trublionne! Malouma a pour modèle Aretha Franklin et elle adore plus que tout le blues... Elle se rit d'ailleurs des distances atlantiques, si bien que l'on croit parfois se retrouver dans une petite église de Harlem, un dimanche matin, ou alors dans le désert où elle lance imprécations et prières en direction d'un ciel dont elle semble craindre qu'il ne soit sourd. Malouma chante en arabe les inégalités de l'amour, l'injustice; ses musiciens, dont un guitariste blanc qui fait tache (pardon!), ne sont pas avares de décibels. Quant à ses deux choristes, fringuées comme des bonbons, elles exécutent soudain une danse du feu dont on se doute bien qu'elle provoque des débuts d'incendie dans la mâle assistance.Mais quand Malouma se rappelle les secrets chuchotés de ses mères, et que tombe le voile d'un bleu diaphane de ses atours compliqués, c'est d'une très altière beauté qu'elle nous apparaît soudain.
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«Je suis venue à la politique par hasard. Mais, j'ai toujours voulu le changement aussi bien social qu'en musique», raconte Malouma, chanteuse de Mauritanie où elle a été élue sénatrice et a connu des années de bannissement musical dans un Etat secoué par les putschs militaires. Elle publie ce nouvel album chez son label de prédilection, émanation discographique du célèbre festival Musiques métisses d'Angoulême. Il s'agit cette fois d'un chant lancinant, plus dépouillé, à la simplicité raffinée. Des compositions limpides où l'on retrouve quelques invités de marque, Bojan Z, Smadj de DuOud ou Loy Ehrlich du Hadouk Trio. Elle chante des textes de paix déclamés comme des prières qui prennent le temps d'installer une ambiance de contemplation charmeuse. La plupart des instruments sont modernes, du xénophone de Bojan, de la guitare de Pierre Fruchardà la batterie de Laurent Robin. Parfois, la musique prend des allures farouches avec les percussions qui soulignent l'élégance d'une tradition reconnue comme l'une des plus sophistiquées au monde.
source:liberation/le matin

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