dimanche 17 février 2008

Appel de détresse

Il est 10h00, lorsque le wali de l’Assaba, le hakem de Guerrou, des éléments de le brigade de la gendarmerie et un contingent de la police s’arrêtent devant leur demeure. Sur ordre du Wali, le local en dur de la famille et une baraque en zinc sont démolis. Motif invoqué : ouvrir une artère publique.
Les nombreux citoyens qui assistent à l’événement viennent prêter main forte a la famille pour sauver ce qui pouvait l’être. Dans le tumulte, d'autres personnes moins sensibles, profitent de l’occasion pour subtiliser quelques paquets et des victuailles.
A genoux, les larmes aux yeux, les enfants, une douzaine de filles et de gamins se mirent à implorer les autorités de ne pas démolir leur maison, tout en brandissant des permis et les jugements dument signes par les administrateurs et des magistrats. Leurs appels s’évanouissent rapidement dans le tintamarre des marteaux piqueurs et le brouhaha indescriptible dune foule compatissante et indignée.
Chose curieuse le terrain, coupe en deux par la nouvelle artère, a été légalement acquis par son propriétaire à la fin des années 70 comme l’attestent les nombreux documents détenus par les ayants droits.
Le permis d’occuper n 187 en date du 20décembre 1978, délivré par les autorités administratives de l’époque, donnait toutes les caractéristiques du terrain.
Longueur : 50m
Largeur : 43m
Limite : Route de l’espoir
Limite Sud : Rue
Limite Est : Rue
Limite ouest : Goudron de Guerrou
L’autorisation de construction N 532 du 20/12/1978 confirme ces mêmes caractéristiques mais voilà, un tel terrain, si bien placé, ne pouvait que susciter la convoitise des voisins, mais aussi des commerçants et des décideurs dans la ville ou le commerce est particulièrement florissant.
Très vite, des personnes tentèrent de faire main basse sur la parcelle et allèrent mêmes jusqu’à y construire, avec la bénédiction des autorités et malgré les protestations de la famille un local en béton armé. C’était sans compter avec les décisions de justice. La mixte de Kiffa la cour d Appel de l’Assaba et la cour Supérieure ont confirmé tour à tour, l’appartenance à cette parcelle à sa légitime propriétaire Feu Salimou Ould El Khader
Mieux, les Tribunaux ont mis la précaution de faire ériger des poteaux en béton, délimitant le terrain pour couper court à tout velléité d’en spolier le propriétaire. Toutes ces informations et les documents qui en attestent l’authenticité ont été portées, en temps utile, à la connaissance des autorités administratives locales et régionales, dans l'espoir de voir celles-ci revenir sur leurs décisions de démolir les habitations érigées sur la parcelles.
L’artère, telle que la prévoit le plan d’aménagement de la ville, ne traverse pas le terrain de Feu Salimou Ould El Khader, mais le longe. Son emplacement exact, si l'on se réfère aux archives de la moughataa et de la Subdivision des travaux Public de l'Assaba, se situe ailleurs. L'autorisation en a décidé autrement. S’en tenir au tracé initial aurait dérangé, aux dire de nombreuses personnes, des parents de l’autorité, des amis et des puissants commerçants, dont les habitations obstruent le parcours.
La parcelle de Feu Salimou Ould Khader, si bien situé et défendue seulement par une poignée d enfants, était le maillon faible de la chaîne. C'est par la que le wali a décidé de faire passer la route, et nulle part ailleurs. Cette expropriation est venue rappeler aux orphelins de feu salimou ould khader, qu il n’en sont pas au bout de leur peine. Décidément, le malheur les poursuit partout.
Rapatriés en Mauritanie de touba mbacké au senagal, leur ville natale, ou ils ont assisté impuissants et terrorisés à l'assassinat, en 1989 de leur père, feu salimou ould khader 63ans, commerçant de de leur mère fatimetou mint chewaf 34 ans, leur frère mohamedou et de leurs cousins Mohamed moussa ould el khader, didi ould vadel et Mohamed maow tous assassinés dans des conditions abominables et atroces par une ordre de délinquant tous dechainé. Les orphelins de feu : abderahmane 14 ans, minetou 12 ans, sadna 9 ans, aicha 6 ans, roukaiya 4 ans et ahmedou 1an sont accueillis a Rosso Mauritanie par leur oncle paternel mahfoudh el khader
Ils sont dans un était pitoyable. Tous souffrent de grave blessure, de brûlures de plaie béantes. Dans leur yeux se lit l’horreur, la terreur, l'epouvante. Oncle les conduisit a guerrou ou il prit soin de les installer sur l’unique bien laissé par leur défunt père ;une parcelle de terrain
Trois mois plus tard ils apprenne le débarquement a Nouakchott en provenance de Dakar de leur sœur marieme laissé pour morte dans leur résidence a touba. Recueillie agonisante par l'équipe de la Croix Rouge internationale, le lendemain de l’assassinat de leur famille elle fut admise à l'hôpital le dentec ou elle est sauvée de justesse
Vivante mais non rétablie d'amputation multiple de fractures, de brûlures de 3eme seconde des blessure de rare gravité, marieme est évacuée enfance par ses proches parents. En Europe des spécialistes mirent cinq mois pour lui greffer des organes dont un œil des sourcils des lèvres des fragments de mâchoires etc. Elle put rejoindre ses freres a guerrou neuf mois après le drame de touba.
Tout allait bien jusqu au 3 août 2006. Ce jour la leur tuteur et bienfaiteurs, mahfoudh ould khader, trouve la mort dans un stupide accident de la circulation survenue a la sortie d'aleg. La voiture qui le transportait une Mercedes 190 a fait une collision avec une land rover de type 110 apparatenant au fnuap. Un nouveau drame.
Les orphelins de feu salimou ould el khader, dont certaine avaient entre temps atteint la majorité, décide alors de prendre sous leur coupe les enfants de leur oncle disparus. Ensemble il érigent a coté de leur local en dure, une baraque en zinc pour s’adonner, comme tout le monde au commerce de détails. Juste de quoi survivre
Ils s'y relayaient avec enthousiasme travaillaient dure et ne fermaient que tard dan la soirée. Ils rêvaient de bâtir une grande maison beaucoup plus spacieuse que celle de touba,une maison au milieu des leurs ou ils pouvaient se sentir en sécurité ou ils espéraient enfin oublier toutes les horreurs du passé
Le reste vous le connaissez déjà le wali de kiffa, le jakem de guerrou, des gendarmes, des policiers, la nouvelle artère, la démolition de leurs habitations. Cette note ressemble a s'y méprendre a une plainte et a un appel de détresse. Elle est tout cela la fois.
Le collectif des orphelins de Feu Salimou Ould El Khader. Le mardi 05 février 2008. Les orphelins de Salimou Ould EL Khader, sont réunis comme d’habitude dans leur boutique, situé dans le quartier SEIF de Guerrou.
Le collectif des orphelins de Feu Salimou Ould El Khader Moughataa de Guerrou
Wilaya de l’ Assaba
Note: Info source : ramla via cridem

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