Les filles dament les hommes à l’Université de Nouakchott

étudiantes mauritaniennes brillantes

Encourager l’Excellence! Les filles dament les hommes à l’Université de Nouakchott
Le département d’Anglais à l’Université de Nouakchott peut aujourd’hui se sentir fier d’être le pionnier dans le domaine de l’émulation et de la culture de l’Excellence. Résultat, une année après sa première initiative au cours de laquelle, ce département avait récompensé les meilleurs étudiants qui se sont distingués au cours de l’année universitaire, voici qu’il innove cette année, en élargissant la participation au niveau des huit autres départements de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines. Le plus frappant, c’est que les principaux lauréats qui ont raflé les meilleurs prix, sont des femmes, au grand dam des hommes. Deuxième remarque de taille, les lauréates, Mina Mint Cheikh, Lalla Aïcha Mint Cheikh et Rabia Mint Mohamed El Alem sont toutes des étudiantes du département d’Anglais, mettant en exergue le travail accompli au sein de cette structure qui semble avoir creusé l’écart, par rapport aux autres départements, en terme d’Excellence.Tout commence, selon le responsable du département d’Anglais, avec une proposition de Tullow Oil, une succursale de Harman Ressources, société pétrolifère présente en Mauritanie qui cherchait à ce que le département d’anglais lui forme son personnel, contre de modiques honoraires. Après un échange au cours duquel il fut question du rôle social que les sociétés pétrolifères doivent jouer dans les pays où elles exploitent, cette demande de prestation se mua en un partenariat aux termes duquel, Tullow alloua au département d’Anglais un montant de 50 millions UM. Cette enveloppe a permis ainsi au département d’Anglais de réfectionner ses deux amphithéâtres et ses deux salles de cours, de les équiper en tables bancs, ordinateurs, imprimantes, projecteurs shadow, climatiseurs et photocopie pour la bibliothèque. Il fut décidé également de sponsoriser la remise annuelle de prix aux meilleurs étudiants. La première expérience, durant l’année 2005/2006 avait bénéficié seulement aux étudiants en anglais avant que cette année, l’initiative ne soit prise d’associer les sept autres départements, histo-géo, sociologie, philosophie…Trois catégories de prix ont été institués : la Meilleure Moyenne, la 1ère de la Promotion Sortante et le Major des Majors. La Meilleure Moyenne récompense l’étudiant, parmi tous les étudiants des huit départements de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, toutes discipline et toutes années confondues, qui a eu la meilleure grande moyenne. Pour l’année académique 2007/2008, c’est l’étudiante Rabia Mint Mohamed El Alem, inscrite en 1ère année d’Anglais, qui a eu la Meilleure Moyenne.La 1ère de la Promotion sortante, récompense l’étudiant qui a eu la meilleure moyenne parmi tous les étudiants de 4ème année, au niveau des huit départements. Pour l’année académique qui vient de s’achever, c’est Mina Mint Cheikh, qui a eu ce prix.Le Major des Majors, c’est l’étudiant qui est d’abord major au niveau de son département parmi les promotions sortantes. Le Major des Majors est choisi parmi les huit majors de la Faculté. Pour être major, le calcul se base sur l’ensemble des notes obtenues depuis la 1ère année jusqu’à la 4ème année. Sont éliminés, tous ceux qui ont redoublé une seule fois au cours de leur cursus. Pour cette année, c’est Lalla Aïcha Mint Cheikh, qui a obtenu le prix du Top des Top, celui de Major des Major, tous départements confondus. L’Authentique dans son souci de participer à la culture de l’Excellence et du Meilleur, au milieu d’un univers qui semble primer la Culture de la Médiocrité, a jugé utile d’approcher ces jeunes filles qui ont gagné leur prestige avec brio et excellence. Des filles qu’il faut encourager et soutenir, d’autant qu’elles n’ont pas attendu un quelconque quota pour battre les hommes dans un domaine qu’ils croyaient réservé, celui des connaissances. L’espoir est que ce flambeau allumé par le Département d’Anglais puisse illuminer de son éclat rédempteur l’univers assombri de notre éducation, de notre avenir.
Mina Mint Cheikh, 1ère de la Promotion SortanteMina Mint Cheikh se sent fière de son prix et souhaite que les étudiants mauritaniens accordent plus de sérieux à leurs études, pour assurer avec compétence l’avenir de la Mauritanie. Pour elle, ce prix institué par le Département d’Anglais constitue une excellente initiative de nature à créer l’émulation au niveau des étudiants. Mina qui termine ses études d’une si brillante façon, ne dispose pas cependant de bourse. Elle compte poursuivre, sur son propre compte, son cursus dans une université en France. Elle est attirée par Sciences Po et le Business Management.
Lalla Aïcha Mint CheikhLalla Aïcha ressent elle aussi beaucoup de fierté, pour avoir remporté le plus honorable et le plus difficile prix, celui de Major des Major. Elle a aussi remporté le 2ème Prix de la Promotion sortante. Elle encourage les filles à étudier et à cultiver le goût de la performance. Aïcha qui a décroché une bourse ne sait pas pour le moment ce qu’elle va faire ni dans quelle université, elle sera orientée. Elle préfère poursuivre ses études au Maroc dans le domaine de la Sociologie, bien qu’elle dit craindre que ses vœux ne soient exaucés.
Rabia Mint Mohamed El AlemRabia est la benjamine, celle qui vient juste de terminer sa 1ère année au département d’Anglais. Bien qu’il lui reste encore trois longues années d’efforts et d’abnégation, Rabia a exprimé sa ferme volonté de boucler ses études et de rester dans la même performance. Elle dit vouloir s’accrocher au Top des Top et accomplir un parcours d’Excellence sans une faute. Pour ses projets d’avenir sur le plan académique, elle dit attendre encore d’y voir plus clair.A rappeler que Mina Mint Cheikh et Lalla Aïcha Mint Cheikh, qui ne sont nullement des sœurs encore moins des cousines comme on peut le croire, ont représenté toutes les deux la Mauritanie au Parlement des Jeunes Euro-Méditerranéens qui s’est tenu récemment à Berlin, en Allemagne. Elles avaient aussi participé à ce même Parlement, en Egypte. Elles trouvent les deux expériences intéressantes et enrichissantes.

Cheikh Aïdara