mercredi 1 août 2007

Premier café non-fumeur en Tunisie




La Presse (Tunis)Sous d'autres cieux, le concept pourrait paraître banal. Constater la présence d'un espace totalement non-fumeur dans un café relève plus de l'ordinaire que d'autre chose!Cela va vraiment de soi, puisque, faut-il le rappeler, les non-fumeurs sont une catégorie de gens qui existent bel et bien Et il faut respecter leur droit à l'air pur. Pas plus, mais pas moins non plus. En Tunisie ça y est, c'est fait ! Depuis le mois de janvier dernier, on vient finalement de voir s'installer dans la capitale le premier café non-fumeur. C'est dire qu'il a fallu attendre l'an 2007 pour observer dans nos contrées ce genre d'espace où on peut siroter son café sans être obligé de subir les désagréments causés par le fumeur de la table voisine.Sur l'artère principale de Tunis, l'avenue Habib-Bourguiba, «le Café Théâtre» se veut désormais un espace où on ne conçoit plus l'air pur comme un plaisir fugace. On respire, enfin, à poumons déployés.Il y a environ 6 mois de là, une société privée a eu l'idée de créer le café et, par la même occasion, de franchir le pas que personne n'avait auparavant songé à franchir. C'est que, dans notre façon de nous représenter les choses, café et cigarette ont, pour ainsi dire, tout le temps formé une paire, un couple indissociable. On dirait que l'un ne va pas sans l'autre. L'imaginaire collectif continue de nourrir cette association d'éléments qui ne se relève pourtant pas d'une nécessité absolue.Le directeur d'exploitation de cette société confie vouloir retrouver, à travers ce café non-fumeur, une clientèle qui a déserté le centre-ville «On a pensé à aménager un espace agréable pour attirer des personnes qui avaient cessé de venir ici à cause de la dégradation de l'atmosphère ».Le profil de la clientèle ? «Beaucoup de femmes», indique notre interlocuteur sans hésitation! Les clients se recrutent également parmi les cadres qui en ont assez de porter la casquette du «fumeur passif» et d'en subir les conséquences bien malgré eux». On apprend aussi que les touristes fréquentent les lieux. Ils renouent tout simplement avec un climat dans lequel beaucoup d'entre eux ont l'habitude d'évoluer chez eux : des espaces pour les fumeurs, d'autres pour les non-fumeurs. Est-il paradoxal également d'apprendre que quelques fumeurs fréquentent régulièrement les lieux, histoire de s'accorder un répit de la cigarette ne serait-ce que le temps d'un café? De toute façon, ils sont obligés de s'abstenir et le maître de céans semble résolu à appliquer sa loi tant qu'il est chez lui. Le personnel lui-même est fumeur dans sa majorité. Il ne bénéficie point d'un quelconque traitement de faveur.

la presse

Par Mehdi Ben Rejeb

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