mardi 26 juin 2007

mauritanie:Tournoi international de basket-ball féminin à Rosso





A une semaine du démarrage du tournoi international de basket-ball féminin organisé par Lamine Sidibé, la ville de Rosso fait sa toilette pour accueillir les invités. Comme par hasard, la Mairie a décidé de mener une grande campagne d’assainissement à travers les principales artères de la ville.

Ce sont surtout les jeunes travaillant sous la bannière de l’association des jeunes basketteurs, qui sont les plus engagés : « En décidant d’organiser le tournoi international de basket-ball, Lamine Sidibé, nous a donné l’occasion de montrer que le basket-ball tient une grande place dans la vie des Rossossois », indique l’un des jeunes, qui tient un balaie au détour d’une ruelle, sous une banderole annonçant le tournoi.


Les jeunes Rossossois, qui n’ont pour la plupart pas connu Feu Tatum, veulent faire du tournoi, celui de la relance du basket-ball à Rosso. Pour cela, ils se sont scindés en plusieurs groupes pour aménager le terrain qui se trouve à la Maison des Jeunes et apporter la petite touche qui fera la différence. « Nous voulons rompre avec les tournois traditionnels en apportant quelque chose de nouveau », indique un autre jeune.



Tapha Keita, le grand frère, qui préside le comité d’organisation supervise tout ce remue-ménage avec une attention particulière. Pour lui, il s’agit de viabiliser le terrain au maximum pour permettre aux joueurs de s’exprimer pleinement. « Nous voulons que ce tournoi ne soit pas comme les autres, c’est pourquoi nous allons apporter des innovations à tous les niveaux, dit-il. Lamine Sidibé, l’initiateur du tournoi qui est aussi sur place discute des moindres petits détails liés à l’organisation. « Je viens pour voir l’évolution des choses parce que je tiens à ce que le tournoi réussisse ».


Chacun apporte sa contribution


Pour lui rien ne doit être laissé au hasard. Les organisateurs qui attendent plus de 100 invités des différentes délégations, ont déjà résolu le problème de l’hébergement. Quelques bonnes volontés, telles Gueye Cheikh, Slama Ould Sidi Bouya et Diop Samba ont mis à leur disposition des maisons pour héberger les invités. Ba Abdoulaye, de la Somelec, a offert ses services pour l’installation électrique au stade.

La Garde Nationale a donné l’équipement en matelas des lieux d’hébergements. Côté des autorités locales toutes les mesures ont été prises afin de permettre aux équipes sénégalaises de passer sans difficulté avec une autorisation spéciale pour le bac. Donc chacun apporte sa petite contribution pour la relance de la balle au panier.


Une large campagne de sensibilisation


Au niveau de la sensibilisation des banderoles annonçant le tournoi ont été affichées dans les différents quartiers de la ville. Même l’association des ressortissants sénégalais a été mise à contribution avec tout ce que cela comporte comme Sabar et tam tam. « Nous voulons que la fête soit belle durant toute la durée du tournoi », ajoute Lamine Sidibé, qui est en contact permanant avec ses invités. L’arrivée des délégations est prévue le samedi 30 juillet 2007.

Selon Tapha Keita, le tirage au sort dirigé a été fait pour permettre d’avoir en finale entre une équipe sénégalaise et une équipe mauritanienne. « Au delà de la compétition, il s’agit de renforcer les liens entre les deux pays frères. C’est pourquoi les deux équipes féminines sénégalaises de Saint-Louis et de Louga vont se rencontrer et les deux formations mauritaniennes, la Mauritel et Rosso feront de même. De cette façon on aura forcément en finale une équipe mauritanienne et une équipe sénégalaise ». Tapha Keita, qui connaît bien ce genre d’organisation promet une bonne ambiance lors de ce tournoi.


Du spectacle en perspective


D’un autre côté, il y a la participation de l’équipe nationale des cadets, qui constituera une grande attraction. Cette formation invaincue lors du dernier tournoi de Louga sera opposée à une sélection sénégalaise, qui voudra prendre sa revanche. Les jeunes Mourabitounes, qui comptent quelques Rossossois, ne se laisseront pas faire. Il y a aussi la participation des vétérans de Nouakchott, qui vont en découdre avec leurs collègues sénégalais et donner un cachet nostalgiques au tournoi. Mohamed Mahmoud Ould Kaba, Ablaye Ly, Vieux et même Tapha Keita, seront tous là pour le régal des yeux.
La petite catégorie ne sera pas en reste avec le Centre Tapha Keita, qui fera plusieurs démonstrations.


Une contribution d’un fils de la ville


Enfin le tournoi qui intervient à quelques semaines des championnats de basket-ball qualificatifs pour les phases finales, sera l’occasion pour les jeunes Basketteurs Rossossois de se préparer et de corriger leurs erreurs. C’est à quoi pense l’initiateur du tournoi M. Lamine Sidibé, qui a pris sur lui l’ensemble des frais liés à l’organisation. «L’idée de l’organisation de tournoi est spontané et n’a aucune connotation politique. C’est simplement la contribution d’un fils de la ville à un sport qu’il a appris à aimer », dit-il. A ceux qui lui reprochent de ne pas avoir organisé un tournoi de football, étant le 1er vice-président de la ligue régionale de football, il répond : « J’ai peur que l’on interprète mon geste. Au basket ce n’est pas la même chose parce qu’il n y’ a pas de clivages ».


Rendez-vous est pris


Bref Lamine Sidibé, qui a écumé tous les terrains de basket-ball pour supporter nos équipes, veut simplement contribuer à la promotion de ce sport qu’il adule et qui devient le parent pauvre du sport dans notre pays, malgré les honneurs qu’il nous a déjà rapporté. Le tournoi de l’Amitié, qu’il entend pérenniser constitue la première étape pour redorer le blason bien terni du basket-ball à Rosso. Donc rendez-vous est pris pour ce tournoi, qui sera sans nul doute, une occasion pour tous les basketteurs de se retrouver dans une ville, qui a donné à notre basket-ball, ses plus grands noms.



Jeunesse et loisirs : Les jeunes de Rosso privés de soirées


Depuis un certain, les jeunes de Rosso sont confrontés à un sérieux problème lié à l’organisation de soirées artistiques et soirées dansantes. Au moindre bruit de musique, les policiers s’empressent de mettre fin à l’ambiance. Cette privation en période de vacances dans une ville habituée à être animée commence à faire grincer des dents.


Selon nos informations, le Wali et le Hakem, qui ont élu domicile dans la zone administrative où se trouve la maison des jeunes ne supporteraient pas le bruit de la musique. Selon toujours les mêmes sources, ils auraient dans un premier temps demandé au délégué régional de la jeunesse et des sports de fermer la Maison des Jeunes. Ce qui fut fait très rapidement obligeant les jeunes à se regrouper dans certains endroits de la ville pour écouter de la musique. D’ailleurs pour ne pas enfreindre la loi, les jeunes prenaient le soin de faire signer des autorisations par le hakem et la police, ceci en payant les frais que cela exigeait. Malgré cela, les soirées étaient à chaque fois arrêtées par les patrouilles de la police sur des instructions du hakem où du commissaire.

Après plusieurs frictions avec les forces de l’ordre, les jeunes ont fait pression auprès des autorités en écrivant au ministère chargé de la jeunesse et des sports pour la réouverture de la Maison des Jeunes, le seul lieu qui leur permettait de se retrouver. Des instructions venant de Nouakchott feront que le délégué régional de la jeunesse et des sports s’empressera d’ouvrir les portes de la Maison des jeunes.


La fête de la musique passée sous silence à Rosso


Actuellement les jeunes peuvent aller à la Maison des Jeunes, mais ne peuvent toujours pas organiser des soirées dansantes. D’ailleurs la fête de la Musique largement célébrée à Nouakchott qui a eu lieu le 21 juin 2007 n’a pu être organisée à Rosso. Les Policiers qui avaient reçu des instructions ont fait vider la maison des jeunes où s’étaient regroupés les jeunes.

Aujourd’hui, les jeunes de Rosso, qui sont régulièrement bercés par la musique venant de la rive gauche, ne savent plus à quel saint se vouer : « Nous voulons savoir si la musique est interdite chez-nous parce que c’est de cela qu’il s’agit ou c’est simplement parce que le wali et le hakem ne sont pas des mélomanes », dit l’un des jeunes. Ils demandent aux autorités locales de statuer sur cette situation surtout qu’ils sont en vacances. « Nous sommes contre le fait de déranger, mais nous voulons nous amuser dans les limites de loi. Il y a des autorisations qui sont délivrées, nous demandons à ce qu’elles soient respectées ».


Une solution rapide


Il faut dire que les jeunes de Rosso qui ont l’habitude des bals populaires et des regroupements autour de la musique ont besoin de cette ambiance pour se distraire. Ces fêtes constituent pour eux des refuges contre toutes sortes de tentations. Le fait de les en priver peut constituer un réel danger sur leur équilibre. On peut comprendre que les autorités locales soient soucieuses de la quiétude des citoyens, mais pas au point d’étouffer la jeunesse qui a besoin de s’extérioriser. Cependant les autorités peuvent prendre des mesures préventives, comme cela se fait ailleurs, en limitant le temps des soirées où les autorisant seulement le week-end.


Mohamed Ould Feily dit Antar

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